L’Université des Antilles et de la Guyane, puis l’Université des Antilles, ont formé avec le succès que l’on sait des générations d’étudiants durant plus de trois décennies. Cet établissement reçoit essentiellement les enfants de milieux sociaux modestes comme le montre le pourcentage élevé d’étudiants boursiers. Vouloir casser cet outil de formation et mettre en place une Université de la Martinique reviendrait à s’enfermer sur soi-même à l’heure où la plupart des universités du monde se rassemblent afin d’améliorer leur attractivité.
Nous désapprouvons donc les prises de position d’élus politiques allant dans le sens de cette création d’autant que pour certains, on ne sait pas s’ils parlent au nom de leur propre formation politique ou au nom de la CTM dont ils sont membres. Confusion regrettable qui ajoute à la confusion ambiante et ne fait pas avancer le débat. Or, la situation actuelle de l’Université des Antilles ne provient pas de l’institution en tant que telle, même si des améliorations peuvent et doivent être apportées à la loi qui l’a créée en 2015, mais bien d’un problème de gouvernance jugée autoritaire, tant sur le Pôle Martinique que sur le Pôle Guadeloupe de l’établissement.
C’est donc sur cette gouvernance qui doit être mise sur la sellette et non l’institution qui constitue un précieux outil non seulement de formation de notre jeunesse mais aussi de collaboration caribéenne. Cette dernière avait bien fonctionné durant trois décennies dans ce qui était l’Université des Antilles et de la Guyane et il n’y a aucune raison qu’elle ne perdure pas et ne se renforce pas grâce à l’Université des Antilles.
MARTINIQUE-ECOLOGIE appelle donc la gouvernance de l’université à revenir à la raison et à abroger les nouveaux statuts de l’établissement qu’elle a imposés en lieu et place d’une large concertation démocratique sur les deux pôles. Elle lui demande également de réunir dans les meilleurs délais une conférence spéciale de tous les acteurs de la vie universitaire et de leurs représentants élus afin de rechercher les voies et moyens de sortir de la crise actuelle.
Martinique, le 10 mars 2021
Le Président
Louis BOUTRIN