Face à un possible non-lieu dans la plainte pour empoisonnement au chlordécone, Alfred Marie-Jeanne avait interpellé, par courrier le président de la République le 21 janvier dernier. Emmanuel Macron lui a répondu, le 11 février.
« J'ai appris avec stupeur que la procédure mise en place depuis quinze ans, pour empoisonnement au chlordécone, dépaysée à Paris, a fait l'objet d'une manipulation inadmissible et voire même d'un déni de justice inacceptable », écrivait Alfred Marie-Jeanne, dans ce courrier adressé le 21 janvier au président de la République.
« Les Martiniquais, en grande partie touchés dans leur intégrité physique ont besoin de vérité et de justice dans cette affaire, poursuivait le président du conseil éxécutif de la CTM. Ils ont le sentiment d'avoir été trahis par l'Etat et abandonnés par ceux-là même qui auraient dû les défendre». Il appelait ensuite le président de la République à intervenir « en tant que Président du Conseil supérieur de la magistrature, pour prendre toutes les dispositions nécessaires pour que les Martiniquais et les Guadeloupéens reçoivent, dans cette affaire, un traitement équitable, le soutien de l'Etat et une réponse proportionnée aux préjudices subis.
« J’irai au bout »
Dans sa réponse, le président de la République indique qu’il ne lui appartient pas d’interférer ou de commenter les déclarations qu’auraient fait les juges d’instruction aux parties civiles. Il rappelle que, lors de son déplacement aux Antilles en 2008, il avait eu l’occasion « d’indiquer que cette pollution était le fruit d’un aveuglement d’une époque désormais révolue » et que « l’Etat devait prendre sa part de responsabilité et avancer sur le chemin de la réparation et des projets pour vivre avec puis sortir du chlordécone ».
Le président de la République souligne ensuite que «? l’action volontariste du gouvernement a permis, depuis, des avancées significatives?» : « D’une part, au titre de la réparation individuelle, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 a créé un fonds national d’indemnisation des victimes de pesticides. D’autre part le plan chlordéone IV qui donne les moyens de construire une réponse collective pour mieux connaître les effets de cette pollution et accompagner les populations ».
« Pour ce qui est de mon pouvoir de faire, soyez sûr que je serai là, conclut Emmanuel Macron. J’ai décidé en conscience de dire les responsabilités de chacun et d’assumer celle de l’Etat. J’irai au bout. »