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RANDO PATRIMOINE AU CARBET : SUR LES TRACES DES AMÉRINDIENS

Date de publication
16 novembre 2025

Carbet, à chacun sa commémoration ! En ce mardi de l’an 2025, jour de l’Armistice du 11 novembre 1918, l’horloge du temps s’est mise à reculer pour notre groupe de randonneurs sur les traces de nos ancêtres amérindiens à travers les paysages exceptionnels de l’arrière-pays du Carbet. Derrière cet éponyme se cache en effet l’empreinte indélébile d’une histoire tragique  souvent refoulée de nos mémoires mais bien vibrante et ancrée dans notre quotidien. Anthropologue et professeur au Lycée de Bellevue, Marie-Line MOURIESSE est  venue pour la circonstance en renfort de MARTINIQUE-ÉCOLOGIE partageant son intérêt pour l’étude de cette civilisation amérindienne tout en rappelant son apport indéniable aux cultures contemporaines.

Tout a débuté au bout du petit matin sur le parking de la piscine olympique, là où l’eau des bassins semble s’être évaporée depuis belle lurette. Dès le départ, on sentait déjà l’impact d’un soleil ardent qui commençait à taper mais rien n’aurait pu dissuader nos téméraires du moment. Ils prirent le temps de contempler les pittoresques maisons créoles, joyaux colorés d’un passé vibrant. Certaines, rénovées avec goût arborant fièrement leurs façades authentiques, d’autres complètement délabrées et abandonnées tout le long de la traversée du quartier Le Coin.

Après une première halte autour de la roche gravée et les commentaires éclairées de Marie-Line, ce fut le passage dans l’allée des Zamanas, tels des gardiens de l’histoire, à la fois majestueux par leur beauté naturelle mais ô combien chargés du poids d’un passé lourd de douleurs. La proximité des bassins d’aquaculture d’André Mangatal alimentés par une des branches du Canal de Beauregard insufflait une certaine fraicheur apaisante et un total dépaysement.  L’instant d’une piqûre de rappel sur l’origine de ce patrimoine exceptionnel c’est déjà la traversée à pied de la rivière du Carbet pour rejoindre le parking de l’ex-Aqualand totalement envahi par une végétation dense et luxuriante. Un spectacle de désolation qui interpelle quant à notre capacité collective à mener à bien des projets originaux et structurants.

Si le parcours choisi avec soin n’était jusqu’alors qu’une promenade de santé, la seconde partie de la rando fut d’un tout autre acabit. La montée des Hubervic en hors d’œuvre avec en plat de résistance une percée au beau mitan d’un morne revêtu d’un épais tapis forestier qui nécessita la sortie des coutelas. Fort heureusement, ce quart d’heure d’effort soutenu fut récompensé tout en haut du morne par une vue panoramique d’une beauté saisissante où seule manquait la caméra de Yann Arthus Bertrand que notre guide a connu lors d’un tournage aux Antilles d’un « Entre Ciel et Terre ».

Juchés face au Petit Piton, nos randonneurs prirent le temps d’apprécier ces massifs volcaniques d’exception source d’inspiration où une lecture de paysage s’imposait. La chaine des Pitons à l’Est, Dame Pelée au Nord, telles des boussoles, nos monuments naturels emblématiques resplendissaient de beauté. Tout était harmonie. Les planètes semblaient s’aligner tandis que le soleil continuait de taper à mesure de notre ascension. Enchantés par ce moment champêtre, ils découvrirent peu à peu les sonorités urbaines, d’abord les premières résidences du quartier Fromager avant de dévaler les pentes qui menèrent jusqu’à la place de l’Église, le temps d’une rencontre informelle avec Ziouka un des meilleurs glaciers du pays.  Puis vint le retour vers Le Coin où chaque pas résonnait comme une nouvelle promesse de découvertes.  

Louis Boutrin

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