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INVASION DE SARGASSES : LES SAINTANNAIS SE MOBILISENT !

Date de publication
28 avril 2023

SAINTE-ANNE – CAP CHEVALIER –  JEUDI 27 avril 2023 – FORUM CITOYEN. Réunis autour de leur maire, Jean-Michel Gémieux, les Saintannais se sont largement exprimés lors du Forum Citoyen de MARTINIQUE-ÉCOLOGIE consacré à l’invasion des Sargasses. Après une intervention introductive de Serge Capgras, ingénieur et expert auprès des Tribunaux, Louis Boutrin a remercié Mme Jacqueline Murat, la propriétaire du Restaurant « Le Man Soufran », pour la qualité de son accueil.  Fort de son expérience en qualité de Conseiller exécutif en charge de l’économie bleue à la CTM (2016-2021), le Président de Martinique-Écologie a rappelé les principales préconisations tirées de la Conférence internationale sur les Sargasses tenue en Guadeloupe du 22 au 26 octobre 2019 en présence du Premier Ministre, Édouard Philipe. Plusieurs chefs d’État ou Ministres de l’environnement depuis le Mexique jusqu’au Brésil ont échangé leurs expériences respectives en matière de lutte contre les Sargasses. Face à l’inertie de l’administration étatique, Louis Boutrin a formulé des propositions concrètes de sortie de crise, à court et moyen terme, saluées favorablement par Monsieur le Maire et plusieurs membres de son Conseil municipal.

Pour éviter le piège de l’enfermement dans des constats sans cesse ressassés ainsi qu’une énième séance de lamentation sur une situation qui perdure depuis 2011, dans la foulée des enjeux environnementaux, sanitaires, économique et financier, le Président Martinique-Écologie a pris le soin de présenter des propositions concrètes de sortie de crise. Outre la dimension opérationnelle de la lutte anti-sargasses, plus que jamais, la réforme du cadre juridique inadapté au contexte de nos territoires insulaires et à l’éloignement s’impose.

En effet, le Président de Martinique-Écologie propose une réforme du Cadre juridique actuel afin, notamment, de clarifier des compétences et de sortir de l’inertie des pouvoirs publics. Au grand dam des administrés, État et Collectivités locales se renvoient la patate chaude en période d’invasion des Sargasses. Une situation qui n’a que trop duré mais qui masque bien l’absence d’une volonté politique réelle de Paris d’assumer le coût élevé de la lutte anti-sargasses alors même que tout un corpus de textes législatifs et réglementaires prouve que la compétence du ramassage en pleine mer revient à l’État. De plus, sa responsabilité dans la gestion de crise et en matière de salubrité publique étant établie, l’État ne peut plus opter pour le Principe de Ponce Pilate et se laver ainsi les mains.

Pour faire face aux coûts élevés engendrés par l’enlèvement des sargasses sur le littoral, le Conseiller territorial a souhaité un soutien financier plus conséquent aux Communes impactées et aux trois EPCI. L’évaluation de ces coûts par la CTM pour les 9 communes les plus impactées devrait servir de base aux investissements à venir.  De même, la question des effets dévastateurs des émanations de gaz toxiques sur l’habitat et le mobilier est au centre des débats ce d’autant que l’état de catastrophe naturelle n’a toujours pas été reconnu par le Ministère de l’intérieur et l’État alors même que l’impact négatif sur la valeur des biens immobiliers en bordure du littoral ne cesse d’augmenter.

S’agissant du déploiement de dispositifs opérationnels de barrages en mer, il représente une solution pertinente pour mieux répondre aux besoins du territoire au regard des différentes expériences menées dans la grande Caraïbe. Aussi, barrages flottants ou fixes, bloquants, déviants ou convergents ont été présentés avec avantages et inconvénients de chaque système. Là encore, la doctrine relative à l’instruction réglementaire et financière élaborée de manière unilatérale par l’État central et ses services déconcentrés mérite d’être revisitée en associant l’expérience des communes du littoral et de la CTM. A ce titre, les villes du Robert et du François ont démontré que nul ne détient le monopole de l’expertise en la matière.

Pour le moyen terme, Louis Boutrin propose la mise en place d’une gestion anticipée des sargasses à travers un plan d’urgence local et un système de veille sur l’ensemble du littoral. Le réseau de suivi et de prévision des échouements de Sargasses par un suivi satellite de l’évolution des radeaux de Sargasses devrait permettre l’optimisation du déploiement des barrages aussi bien en haute mer qu’au niveau du littoral. Une urgence notamment pour les marins-pêcheurs du Cap Chevalier et du Vauclin particulièrement impactés par la masse impressionnante de Sargasses en décomposition.

Le Conseiller à l’Assemblée de Martinique salue la création d’un opérateur unique de gestion en août 2022, le SARGIP pour la Guadeloupe (mise en place la semaine dernière) et le Service public Anti-Sargasses pour la Martinique, mais exprime ses réserves quant à l’implication financière réelle de l’État. Wait and see !

Enfin, Louis Boutrin a mis l’accent sur trois des préconisations de la Conférence Internationale de Guadeloupe en faveur d’un programme caribéen sur les Sargasses pour renforcer la coopération et la recherche scientifique. Quant à la Conférence des donateurs, elle devrait permettre d’identifier des solutions durables d’accompagnement financier des petits états insulaires comme le nôtre.

En deuxième partie de ce Forum-Citoyen, les témoignages ont afflué et ont confirmé le désarroi des riverains livrés à eux-mêmes face au rythme infernal des échouements de Sargasses.  Beaucoup ont exprimé leur colère mais aussi leur espoir d’une amélioration de leur quotidien. Venue en voisine de la Commune du Vauclin, Madame Maryse Démar, ancienne principale du Collège de Sainte-Anne, a témoigné du calvaire qu’elle vit quotidiennement à l’Anse Faula et espère une plus grande solidarité inter-communale.

En guise de conclusion, Jean-Michel Gémieux a remercié ses administrés pour leur présence au Cap Chevalier, un jeudi soir, et a insisté sur la nécessité d’une mobilisation de la population face à l’impact des sargasses sur la santé.  Le maire de Sainte-Anne a également souhaité une meilleure collaboration entre les pouvoirs publics et les services de l’État. Et, au-delà des sempiternelles oppositions politiques, il a lancé un appel pour un mieux vivre ensemble et une plus grande solidarité face à cette catastrophe naturelle qui nous touche depuis 2011. Un véritable drame environnemental et sanitaire qui n’épargne aucune famille et aucune commune du Littoral Atlantique.  

J-L.A.

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