Samedi 20 novembre, la section des Trois-Ilets de MARTINIQUE-ECOLOGIE et son responsable Dominique THEISSE, organisaient un forum-citoyen à la miellerie Saint-Ange dans le respect des règles sanitaires, notamment des gestes-barrière.
Il s'agissait de réfléchir sur les résultats de la COP 26 sur le réchauffement climatique qui s'est tenu la semaine dernière à Glasgow, en Ecosse, et a rassemblé des chefs d'état et des responsables de plus de 170 pays. C'est que cet événement mondial a eu peu d'échos en Martinique alors même que notre île fait partie des territoires prioritairement concernés comme l'ont expliqué les trois intervenants de la soirée à savoir Louis BOUTRIN, le Dr Jacques DE THORE et Raphaël CONFIANT.
Le premier, L. BOUTRIN a montré, à travers un power-point l'ampleur des changements climatiques à travers le monde, notamment des températures extrêmes (+ 49,5°) dans le nord du Canada, des pluies dévastatrices en Allemagne, des feux de forêts presqu'in contrôlables en Grèce et en Turquie. La chose fut visible également en Martinique avec les intempéries qui, en novembre 2020, détruisirent une partie de la route de Fond Saint-Jacques, à St-Marie, ainsi qu'un certain nombre d'habitations. Le président de MARTNIQUE-ECOLOGIE a mis également en exergue les discours des premiers ministres de Tuvalu (dans le Pacifique) et de Barbade dont les pays sont menacés dans leur existence même par la montée des eaux, conséquence directe du réchauffement climatique. Il a insisté sur le fait que les préoccupations écologiques devront figurer au premier plan des politiques publiques car les conséquences du réchauffement climatique seront de plus en plus cruciales pour la Martinique.
Le second intervenant, le Dr Jacques DE THORE s'est penché sur l'impact de pollutions telles que les particules fines sur la santé des populations, notant, par exemple, que les bébés qui naissent de parents vivant aux abords de voie à forte circulation et d'autoroutes ont un défaut de ventilation, handicap invisible au départ mais qui aura de graves conséquences sur le développement de ces nouveau-nés. Il a aussi noté qu'en Martinique, 50% des personnes atteintes cancers du poumon sont des femmes, chose étonnante puisque celles-ci fument beaucoup moins que les hommes. Même si ce type de cancer est loin d'être le plus répandu en Martinique (il est devancé de loin par celui de la prostate chez les hommes et du sein chez les femmes), il montre l'impact direct de la pollution sur la santé de la population.
Le dernier intervenant, Raphaël CONFIANT, s'est penché sur l'extrême vulnérabilité de la Martinique quant au changement climatique, chose visible à l'oeil nu avec l'érosion du littoral sur les côtes nord et sud-caraïbe et la quasi-disparition de certaines plages. Il a noté que l'IVPCC (Indice de Vulnérabilité Physique au Changement Climatique) est une notion inconnue des politiques martiniquais alors que la situation actuelle exige, partout à travers le monde, mais surtout dans les territoires insulaires, d'en tenir compte dans la définition des politiques publiques. L'ONU a ainsi classé 39 pays insulaires et 12 territoires également insulaires mais non indépendants comme étant les premiers menacés dans un proche avenir par l'élévation de la température, la montée du niveau de la mer et la multiplication des événements météorologiques extrêmes.
Ce forum-citoyen s'est achevé par le traditionnel jeu de questions-réponses avec le public, ce dernier se demandant pourquoi toutes les informations apportées par les trois intervenants sont si peu diffusées dans les médias et font si peu partie du débat politique martiniquais. En tout cas, chacun aura compris que les décisions de la C0P 26 intéressent notre île au premier chef.
Le prochain forum-citoyen de MARTINIQUE-ECOLOGIE se tiendra début décembre au Diamant...