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CHLORDECONE : CHRONOLOGIE D'UN EMPOISONNEMENT (1ère PARTIE : 1972-2002 - 2007)

Date de publication
26 janvier 2018
  • 1972. 18 septembre, Jacques Chirac, Ministre de l’Agriculture et de l’Aménagement rural délivre une Autorisation de Mise sur le Marché (A.M.M.) provisoire pour le Chlordécone sous la dénomination commerciale de Képone.

 

  • 1976.  Août 1976. Le Chlordécone est interdit aux Etats-Unis à cause de sa toxicité et à la suite d’un accident dans l’usine de production en Virginie. 

 

  • 1977.  19 octobre. Rapport Snégaroff – INRA – Le scientifique révèle la présence de polluants toxiques dans les terres, les rivières, les sédiments et la faune. Il tire la sonnette d’alarme auprès des pouvoirs publics. Aucun plan d’urgence !

 

  • 1978. 21 décembre. Une directive européenne réglemente les autres pesticides de la même famille que le Chlordécone.

 

  • 1979. L’International Agency for Research on Cancer (O.M.S.) classe le Chlordécone comme cancérogène possible chez l’homme.

 

Arrêt définitif de la production du Chlordécone aux Etats-Unis.

 

  • 1979 – 1980.  Rapport Kermarecc. L’agronome de l’INRA constate une contamination au Chlordécone dans les chaînes biologiques et demande une étude spécifique de cette pollution. 

 

  • 1981. - Edith Cresson, Ministre de l’Agriculture délivre une seconde AMM pour le Chlordécone sous la dénomination commerciale de Curlone. AMM obtenue par les Etablissements Laurent De Laguarigue. Formulation du produit à Béziers, synthèse au Brésil, importation massive et commercialisation aux Antilles françaises. 

La toxicité du Chlordécone avait déjà été établie. 

 

  • 1989. Septembre – La Commission d’étude de la toxicité se prononce pour une interdiction du Chlordécone.

 

  • 1990. 1er Février. L’AMM du Chlordécone est retirée. Le produit est interdit à la vente.

 

  • 1990. 23 avril. Question écrite de Guy Lordinot, Député de la Martinique, au ministre de l’agriculture pour relayer une requête des gros planteurs de bananes en faveur d’une prolongation de la commercialisation du Chlordécone. Demande appuyée par une lettre au ministre le 30 avril 1990.

 

  • 1990. 5 juin. Henry Nallet, Ministre de l’Agriculture, autorise une dérogation de deux ans pour … écouler les stocks !

 

  • 1992. 3 janvier. Vote de la loi sur l’eau qui fait obligation aux maires d’informer la population sur les résultats d’analyse de l’eau  distribuée aux abonnés.

           

  • 1992. Mars. Louis Mermaz, Ministre de l’Agriculture et des forêts, donne une nouvelle dérogation d’un an pour l’utilisation du Curlone dans la lutte contre le charançon du bananier.

 

  • 1993. Février. Jean Pierre Soisson, Ministre de l’agriculture et du développement rural, répond favorablement à une demande de la SICABAM pour utiliser le reliquat de Chlordécone.

 

  • 1993. 30 Septembre. Le Chlordécone est interdit à la vente aux Antilles françaises.

 

  • 2000. Octobre. Invité aux 3èmes Journées de l’Ecologie Urbaine, le prof. André Picot, toxicochimiste – Directeur de recherche au CNRS, alerte l’opinion publique sur la contamination des eaux martiniquaises par le Chlordécone, le HCH béta et autres pesticides. 

 

  • 2001. 5 juillet. Dominique Voynet, Ministre de l’Environnement et Dominique Gillet, Secrétaire d’Etat à la santé sont destinataires d’un rapport d’inspection du Dr Henri Bonan et Jean Louis Prime. C’est le 4ème rapport officiel indiquant la très forte pollution des sols et des eaux par le Chlordécone, la Dieldrine et le HCH béta. Toujours pas de plan d’urgence aux Antilles pour faire face à la pollution avérée !

 

  • 2002. L’association « pour une Ecologie Urbaine » présidée par Louis BOUTRIN remet à Pierre SAMOT, Député de Martinique, une proposition de résolution visant à la constitution d’une Commission d’enquête parlementaire sur le Chlordécone et autres pesticides.

 

  • 2002. 23 août 2002. Le Douce France débarque des Antilles. 1,5 tonnes de patates douces en provenance de la Martinique sont saisies par le service de la répression des fraudes sur le port de Dunkerque à cause d’une forte contamination au Chlordécone. Les légumes incriminés sont incinérés à Dunkerque pendant qu’ils sont vendus sur les marchés de Martinique.

 

  • 2003. 5 mai. Eric Jalton, député de la Guadeloupe, demande à l’Assemblée Nationale la création d’une Commission d’enquête parlementaire destinée à améliorer l’état sanitaire de l’eau, compte tenu de l’utilisation du Chlordécone.

 

  • 2003. Juin 2003. 9,5 tonnes de Chlordécone sont saisies dans un hangar à banane en Martinique.

 

  • 2003. 12 décembre. Philippe Edmond-Mariette, le suppléant de Pierre Samot, élu député à l’issue de l’invalidation du maire du Lamentin, reprend la proposition de résolution de 2002. Il dépose à l’Assemblée nationale une demande pour la création d’une Commission d’enquête parlementaire sur l’utilisation du Chlordécone aux Antilles. 

 

  • 2004. Janvier. La proposition de résolution n°1288 est déposée officiellement. Présentée par Philippe Edmond-Mariette, elle est soutenue et signée par l’ensemble des députés de Guadeloupe et Martinique à l’exception de Victorin Lurel, Député et Président du Conseil Régional de Guadeloupe. 

 

  • 2004. 12 juillet. Paris. L’IFEN (Institut Français de l’Environnement) rend public son 6ème rapport qui confirme une forte contamination des eaux par les pesticides. L’accent est mis sur les taux inquiétants de Chlordécone dans l’eau distribuée aux abonnés. Peu de réactions dans la presse parisienne. 

 

  • 2004. Septembre. Sortie du livre « Au-delà des discours ! » par Louis Boutrin. Dans son ouvrage, l’auteur alerte une nouvelle fois les autorités publiques sur la contamination des sols et des eaux de rivières par le Chlordécone et autres pesticides. Il rappelle l’urgence d’une Commission d’enquête parlementaire en précisant les 4 missions essentielles de cette commission.

 

  • 2004. 19 octobre. La Commission des affaires économiques, de l’environnement et du territoire rejette la demande de Commission d’enquête parlementaire mais approuve la création d’une … Mission d’information. Certains députés antillais acceptent l’inacceptable. 

 

  • 2004.          L’U.P.G. (Union des Producteurs Guadeloupéens) exige des mesures énergiques de santé publique contre les méfaits du Chlordécone en préconisant l’interdiction de la culture des terres polluées.

 

  • 2005. 30 juin. Le rapport J. Beaugendre sur l’utilisation du Chlordécone et des autres pesticides dans l’agriculture martiniquaise et guadeloupéenne est remis à l’Assemblée nationale. 

 

  • 2005. Corinne Lepage, ex-ministre de l’écologie et présidente de Cap 21, saisi le Conseil d’Etat pour annuler l’arrêté du 10 octobre 2005 fixant un seuil de Chlordécone admissible dans les fruits et légumes commercialisés.

 

  • 2006. 22 février 2006. Création en Guadeloupe de l’association A.S.S.E. (Agriculture Société Santé Environnement) présidée par Alain Fimion Monfait. 

 

23 février 2006. L’ASSE et 3 autres associations guadeloupéennes se constituent partie civile dans le dossier du Chlordécone et portent plainte pour empoisonnement et mise en danger de la vie d’autrui. Elles seront rejointes en juillet 2006 par un collectif de 23 associations de Guadeloupe.

 

 

  • 2007.

 

  • Février 2007. Sortie du livre « Chronique d’un empoisonnement annoncé » de Louis Boutrin et Raphaël Confiant. Le scandale du Chlordécone aux Antilles françaises de 1972 à 2002 est à nouveau sous la sellette.

 

  • 16 mars 2007. Assemblée Nationale : Conférence de presse de Louis Boutrin et Raphaël Confiant – interpellation des candidats aux élections présidentielles.

 

  • 3 mai 2007. Création de l’A.N.C. l’Association Non au Chlordécone et autres pesticides présidée par Me Georges-Emmanuel Germany.

 

  • 30 avril au 5 mai 2007 : Invité par une association écologiste (PUMA), le Pr Belpomme s’auto-missionne en Martinique.

 

  • 10 mai 2007. Martinique. L’ASSAUPAMAR porte plainte pour empoisonnement au Chlordécone. 
  • 25 Juin 2007. Martinique. L’association « Pour une Ecologie Urbaine » porte plainte avec constitution de partie civile pour mise en danger de la vie d’autrui et administration de substances nuisibles. 
  • Juin 2007. Le Conseil d’Etat, saisi par Cap 21, rejette la demande d’annulation de l’arrêté du 10 octobre 2005 fixant une LMR pour le Chlordécone. 

 

  • 31 août 2007. Martinique. L’association « Pour une écologie urbaine » dépose plainte auprès du tribunal de Grande Instance de Fort de France pour empoisonnement et mise en danger de la vie d’autrui. 

 

  • 18 Septembre 2007. Le Pr Belpomme présente son rapport à l’Assemblée nationale. Il dénonce une crise sanitaire majeure aux Antilles. A Paris, ses déclarations provoquent une véritable tempête médiatique. Plusieurs ministres du gouvernement montent au créneau pour s’expliquer et tenter de rassurer l’opinion publique. 
  • 19 Septembre 2007. Rachida Dati, Garde des Sceaux, adresse une lettre au Président de l’Assemblée Nationale pour lui préciser qu’une enquête judiciaire est en cours et par conséquence, la Commission d’enquête parlementaire réclamée par les élus antillais ne pourrait être contraire à la Constitution.

 

  • Fin septembre 2007. Le Secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, Christian Estrosi, déclare publiquement son accord pour … la mise sur pied d’une Commission d’enquête parlementaire. Quid de la lettre du Garde des Sceaux  du 19 septembre dernier ?

 

  •  9 Octobre 2007. Quatre ministres, Roselyne Bachelot (Santé), Michel Barnier (Agriculture) Nathalie Kosciusko-Morizet (S.E. Environnement), Christian Estrosi (S.E. Outre-mer) sont auditionnés au Sénat par des  parlementaires de l’Outre-mer (Claude Lise – Serge Larcher – Eric Jalton). A la sortie quelques déclarations peu convaincantes mais  aucun engagement précis du gouvernement. 

 

  • 11 Octobre 2007. « Chlordécone - 12 mesures concrètes pour gérer la sortie de crise ». Contribution citoyenne de Louis Boutrin et Raphaël Confiant remise à Alfred Marie-Jeanne, Député et Président du Conseil Régional de Martinique. 

 

  • 17 octobre 2007. Le président de la Commission des Affaires économiques, Patrick Ollier, rejette une nouvelle fois la demande de la Commission d’enquête parlementaire au motif de l’ouverture d’une procédure judiciaire sur cette même affaire. Le député de Martinique Louis-Joseph Manscour refuse de présider le Comité de suivi proposé par l’Assemblée nationale.
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