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Février 2007, conférence de presse à l'Assemblée nationale française...

Date de publication
27 janvier 2018

   Au cœur même du pouvoir législatif français, à savoir l'Assemblée nationale, en plein Paris donc, pendant un froidureux et venteux mois de février 2007, deux écologistes martiniquais, Louis BOUTRIN et Raphaël CONFIANT, qui viennent de publier un livre dénonçant les ravages du chlordécone, "CHRONIQUE D'UN EMPOISONNEMENT ANNONCE", tiennent une conférence de presse. Ils ont fait le déplacement à leurs frais.

 La plupart des grands médias hexagonaux ont répondu à l'invitation : LIBERATION, LE NOUVEL OBSERVATEUR, TF1, L'HUMANITE, FRANCE-INTER etc...ainsi que le correspondant parisien de FRANCE-ANTILLES. A la table des deux intervenants, venus en soutien, deux députés écologistes français : Alain LIPIETZ (écologiste classé à gauche) et Nicole LEPAGE (écologiste classée à droite).

   Mais pas un seul député...antillais !

   Unique présence antillaise, Patrick KARAM alors président du COLLECTIFDOM et quelques militants de son association. Pendant près d'une heure et demie, L. BOUTRIN et R. CONFIANT expliqueront à la presse les causes et les conséquences de l'empoisonnement de la Martinique et de la Guadeloupe par un dangereux pesticide, le chlordécone, utilisé durant trois décennies (1972-1992) dans les bananeraies antillaises pour lutter contre le charençon noir. Ils mettront en cause l'Etat français et en particulier le ministère de l'Agriculture qui délivrent les AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) pour les pesticides, les grands planteurs antillais, pour la plupart "békés", l'importateur principal à savoir DE LAGUARRIGUE dont tout le monde semble soudainement découvrir le nom aujourd'hui, les parlementaires antillais parmi lesquels certains ont, d'année en année, plaidé à l'Assemblée nationale pour que l'autorisation d'utilisation du chlordécone soit prolongée et enfin les maires chargés de la distribution de l'eau et de la vérification de la potabilité de cette dernière (car pendant plus de 30 ans, les Martiniquais ont bu une eau du robinet gorgée de chlordécone).

   Quelques jours plus tard, les médias hexagonaux relayaient l'information et "LE NOUVELLE OBSERVATEUR" titrait en couverture "Les Antilles empoisonnées !".

   (Sept mois plus tard, en septembre 2007 donc, L. BOUTRIN et R. CONFIANT récidivaient en publiant un deuxième livre intitulé : "CHLORDECONE : 12 MESURES POUR SORTIR DE LA CRISE").

Source
http://www.montraykreyol.org/article/fevrier-2007-conference-de-presse-a-lassem…
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